dimanche 17 janvier 2010

(2005), à Claude

J’ai pris de bonnes résolutions pour mes cours : laisser les élèves s’exprimer, faire des cours fun, au moins 30 minutes d’activités sur 50 minutes de cours (l’année dernière j’ai voulu leur faire des cours d’un super niveau et je parlais tout le temps en classe, sans les faire intervenir, tu sais que je suis bavarde, et j’avais l’impression que si ça m’intéressait, ça les intéressait, il y a du vrai la dedans, mais écouter un prof te faire dégringoler des infos sur la tête pendant une demie-heure sans que tu puisses en placer une, c’est dur à n’importe qquel âge). Je dois parler le moins possible avec mes collègues, tout en étant très aimable avec eux. L’amabilité et la courtoisie sont des armes extraordinaires. Ça ne veut rien dire mais ça fait tout glisser. Mes collègues ne sont pas méchants, seulement ennuyeyeux. Mais parfois on s’aamuse. L’année dernière, au conseil de classe de troisième, j’aai eu un fou-rire avec deux autres profs. Nous nous moquions de la directrice, qui était contre le redoublement et cherchaait systématiquement à sauver les élèves. Je ne suis pas en désaccord avec elle, mais elle était vraiment très conne et difficile à supporter. Donc, son truc c’était de chercher des « pôles » à l’élève. Imagine un gaamin qui ne fiche rien, et qui se retrouve en fin d’année avec des moyennes comprises en 7 et 11. Et la directrice, conseil après conseil, en train de chercher ses « pôles », parfois laborieusement. « Il a 11 en physique, 10 en math, 13 en biologie. Et 8 en Histoire géo et 10 en français. Bon, il a un pôle scientifique » Je suis d’accord avec elle (de toute façon, le collège, ça ne sert pas à grand-chose) mais le décalage entre les mots et les élèves étaait assez amusaant. Donc, au troisième conseil, pour tous les élèves moyen, on savait qu’elle allait chercher à trouver un « pôle » scientifique ou littéraire. Et ça a dégénéré, on s’est mis, avec le prof d’anglais et le prof de fraançais, à chercher des « pôles », et on a fini par avoir un fou-rire. Ce sont des histoires de gamins (à nos âges !) mais c’esr marraant. Donc il y a de bons moments. Mais il y a trop de femmes dans le corps enseignant. Il y a toujours de jalousies potentielles. Et d’autant plus que maintenant, j’en rajoute. Je sais, ce n’est pas bien, c’est mesqquin, et tout et tout. Mais tu sais, pendant des années je me suis fait manger la soupe sur la tête par tout le monde parce que j’ai toujours l’air de débarquer de la planète mars, je suis distraite, je ne suis au courant de rien, etc… Et je ne peux pas être différente. D’autre part, j’ai remarqué que dans la vie, si tu ne bouffes pas les gens, c’est eux qui te bouffent. Si tu dis, oh, tu sais, mon mari est directeur d’un hôtel (truc que les gens trouvent plutôt prestigieux) mais nous avons aussi des problèmes et une vie très simple (ce qui est parfaitement le cas), les cons (qui sont légion, et, par défaut, je choisis maintenant de considérer tout inconnu pour un con jusqu’à preuve du contraire) se disent que en fait, tu dois avoir plein de problèmes, que le poste de ton mari n’est pas si bien que ça et même pas bien du tout. Croyant replacer les choses à un juste niveau, tu as donner à des imbéciles des arguments pour te mépriser, ce qui n’est jamais agréable, sauf à être un sage hindou (mais alors c’est autre chose, tu renonces à tout, tu te colles sous un arbre, tu fais l’admiration générale et tu peux alors te livrer aux délices de l’introspection et de l’auto critique et dire à ceux qui viennent te voir que ton plus gros défaut c’est l’orgueil et il tepartent encore plus persuadés que tu es un type génial). Donc il vaut mieux faire envie aux cons, à toutes fins utiles. Donc distiller des infos, d’un air de rien, avec parfois l’air blasé (oh, j’en ai marre, on a encore une soirée sur la plage mercredi, ça devient lassant et en plus je suis obligé d’y aller parce que Jérôme a invité le type qui nous aramené 15 kg de cassoulet et du vin et 20 kg de charcuterie alors,pfou, quelle vie, on ne peut même pas être chez soi tranquille…). Alors là, vie sociale + charcuterie+plage, le tiercé gagnant ! Dire qu’en fait on a passé la soirée à faire un truc bien, genre relire Proust ou faire un site internet, c’est bien, mais ça fait moins envie. Il ne faut pas le faire trop, attention : le dosage est important. De toute façon, je ne convainc personne en mondaine. Le genre dégouté me va comme un gant.

Bon, voilà, je bavarde, je bavarde. Alors que j’ai du boulot.

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